Annick-Christine Le Goaer, à l’état civil, est née à Brest et, sous son nom de scène Annkrist, a disparu des radars depuis une vingtaine d’années. L’autrice compositrice a toujours été discrète, cela dit, par caractère, par choix ou par manque de goût pour l’exposition médiatique. Ce qui ne l’a pas empêchée de collectionner les critiques élogieuses.D’une étonnante modernité rythmique, ses cinq albums (de 1975 à 1987 – les deux derniers autoproduits) ont été réédités en coffret de 3 CD fin 2022, grâce à un critique ultra fan. Sur une crête blues, le timbre d’Annkrist, rocailleux, profond, mélancolique – et son vibrato ! –soutient nombre de ses textes acérés, splendidement poétiques et conscients du monde.Petits passages extraits de l’album Bleu cobalt : « Je suis la préférée du harem/ Donc… jesuis », à propos de la capacité d’adaptation des femmes, ou « Pardonnez-moi, car moi je ne pardonne pas/ Je n’irai jamais plus où le soleil est là/ J’ai rêvé cette nuit qu’il nous mettait àmort/ Que nous restions en vie et c’était pire encore », dans le morceau intitulé Enez-Eussa racontant une rupture amoureuse. L’œuvre d’Annkrist, aujourd’hui 72 ans, ancrée dans la tradition de la chanson française, reste à découvrir, inventive, véloce et lumineuse. (V.L.)
Plus d’infos : www.annkrist.fr et sur la page Facebook de l’artiste.
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Photo : Annkrist, 1976. © Claude Fonteyne.